lundi 1 décembre 2008

Les Arbres Sacrés



Souvent la pierre sainte est associée à l’arbre sacré, unis dans la légende, ils le sont aussi dans le culte, dans chaque sanctuaire, sous chaque haut lieu, l’arbre, l’Alchéra était le complément nécessaire, d’abord de la pierre surhumaine, puis de l’autel divin, en eux se manifeste les forces fécondantes de la nature, les arbres les plus touffus apparaissaient aux Juifs comme les symboles vivants de la divinité, on les appelait des El, leur ombre était saluée comme un bienfait et le bruissement de leurs feuilles devenait la voix significative dont celui-ci interprété convenablement était messager divin. C’est sous le chêne qu’on proclame le roi, qu’on dépose les morts, qu’on rend la justice. C’est à Achtoreth, déesse sémitique protectrice de la végétation et de la fécondité que l’on doit l’habitude de placer un tronc dans chaque sanctuaire divin. Moise défendit de se prosterner devant ces pieux sacrés. Des piliers se dressaient au creux des Temples à l’entrée de chaque habitation, nommés Cheques, ils repoussaient les intrusions hostiles, l’arbre sacré faisait le lien entre le Haut et le Bas, canal énergétique, que l’on retrouve dans la Grande Forêt Primordiale ou Salle Hypostyle de certains Temples comme Karnak, ou dans les colonnes du Temple de Salomon sous les Noms de Yakhin et Bo’oz. Pour les Egyptiens, les arbres sont l’image du monde à sa naissance, la Butte Primordiale, commença par se couvrir de ces végétaux. L’Arbre est propice à l’ombre au Khaibit. Jusqu’à l’époque historique coutume était d’inhumer le défunt dans un tronc d’arbre creux. L’arbre est un être vivant plus proche des dieux que des hommes, il sert de perchoir aux oiseaux divins et au Ba des défunts et des ancêtres. Le destin d’Osiris était lié à celui des arbres dont il deviendra la principale divinité. On pénétrera dans l’au–delà, la Douat en passant par le sycomore de Nout Amentet, sorte de frontière entre les mondes et les divers plans d’existence. L'acacia connu sous le nom de Peker, illustrait la Tombe d’Osiris en Abydos, elle est d’ailleurs connue sous le même nom. Les arbres sont les sièges des divinités les plus anciennes, les premiers dans la hiérarchie végétale, ils désignent un endroit sacré, téménos ou tombe . Il existait dans les mondes anciens une phytolatrie, religion des arbres qui laissa des traces dans les pensées mystiques de notre monde, et comme le culte des pierres celui des arbres se nourrit également du vieux fond chamanique de l’humanité, celui où l’humain allait chercher sa puissance en enserrant le tronc d’un chêne. Monde qui nous semble lointain dans une époque où l’homme se croit supérieur à la nature, au point de l’asservir, oubliant d’écouter le chant du vent dans les branches échevelées des arbres mourants.
Ou se posera donc le Bénou dans notre monde ? Si nous laissons mourir la forêt, l’Oiseau d’Hermès s’en ira vers d’autres cieux laissant les hommes à la fixité de leurs piètres trépas.

1 commentaire:

North Africa a dit…
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