jeudi 27 novembre 2008

Les Pierres Saintes



Innombrables sont les objets qui peuvent servir de réceptacle du fluide divin, parmi eux, on peut citer, les Pierres Sacrées dont on constate l’adoration chez tous les primitifs, elles frappent l’imagination par leur forme, leur éclat, leur apparition inopinée. Les météores traversent l’atmosphère dégagent, lumière, chaleur et un rayonnement qui les chargent de vie quand elles s’abattent sur le sol. Elles semblent ainsi chargées de forces divines inscrutables, tel le Ben Ben des Egyptiens. Enveloppant la matière sacrée qui les anime, ces pierres possèdent de prodigieuses vertus, donnant la force, le savoir à qui les touchent, elles permettent de communier avec les Elohim qu’elles recèlent. Que cela soit à Rome, en Grèce ou en Australie, elles sont réputées pour leurs propriétés fécondantes. Les pierres et les arbres étaient célébrés par les Israelites, comme leurs premiers ancêtres. Cette croyance, le Deutéronome, rédigé à la fin du VIIème siècle la considère comme Orthodoxe, Jérémie la dénonce comme hérétique, bien qu’il soit obligé d’en considérer la ferveur unanime. Ainsi, en posant sa tête sur une Pierre Sainte Jacob a la vision des destinées glorieuses de sa postérité, et il en conclut que cette pierre doit contenir des forces éminentes, qu’elle est la maison où réside le El, un Beth El, c’est en communiant avec le El qu’il a pu discerner l’avenir. Cette force divine est propice au fidèle initié, elle est comme toute matière, sainte, dangereuse pour les profanes ; c’est une force apotropique. Dressées aux frontières, les Pierres Saintes repoussent l’ennemi ; sous une pierre pointue Shen (dent), Samuel mis en déroute les ennemis Philistins ; on l’appelle depuis "la pierre d’assistance" Eben ha-ezer. C’est autour de ces pierres que se célébraient les premières cérémonies de culte ; on s’y rendait, parce qu’elles mêmes étaient divines, et qu’en les approchant on rentrait en contact, avec la matière Sainte, qui s’étendait par contagion et rayonnait en tout sens à partir du centre où elles se trouvaient accumulées. Ainsi l’enclos tout entier devenait sacré, sanctuaire. Tous les sanctuaires primitifs d’Israël naissent autour d’une pierre, La Massebah qui décore tous des hauts lieux et se dresse parfois sur les tombes. Séparant nettement dans certaines occasions, la Terre Sainte des régions profanes. Ailleurs, ce sont les Hammanims, espèces d’obélisques imitant les rayons solaires dont ils sont le symbole ; c’est le Gal, tumulus ou Dolmen, le Gilgal, cercle de Pierres Saintes délimitant les espaces sacrés dans les régions orientales. Ces lieux marquent les endroits où le divin parlait à l’homme. La pierre était à la fois autel et Dieu, elle ne finit par être plus qu’autel et l’espace consacré tout autour, primitivement imprégné des forces Saintes devient ainsi le séjour préféré d’un Dieu qui s’y rendra pour recevoir les dons des fidèles. C’est sous Ezechias vers 700 avant notre ére, en Judée que l’on commence à considérer l’adoration des pierres comme manifestation d’idolâtrie, en même temps sera condamné le culte des animaux et des arbres. Ces Pierres Saintes se retrouvent en Afrique, au Tibet et dans toutes les croyances qui s'expriment à travers le vieux fond chamanique légué à l'humanité.

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