samedi 12 décembre 2009

Rituels Journaliers en Egypte Antique




Pendant le rituel, le prêtre roi, n’est plus roi, mais le principe royal agissant pour la sauvegarde du cosmos. Le rituel provoque une réflexion sur la part la plus inaccessible de l’homme, de sa divinité, sa faculté d’investir la réalité de l’invisible !
Les Égyptiens ont toujours affirmé que Djehouty-Thot était le rédacteur des rituels divins, initiatiques ou funéraires. Dans cette optique, pratiquer le rituel revient à se relier au mystagogue originel ; en reproduisant les actions des entités divines, on continue l’œuvre de création. Le monument pharaonique est incompréhensible, si on l’isole de son contexte rituélique.

Les différents gestes, mêmes réduits à l’essentiel n’était pas immuable ; ainsi ; l’habillement de la statue, que le papyrus d’Amon place dans la seconde parie, figure aux rituels d’Abydos dans la première.
Les rites de chaque jour ; constituent l’ordinaire du service sacré ; ils nous en donnent la forme la plus simple et la plus générale. Celui qui exécute les rites est le "grand prêtre de service", il est seul, car nul autre, excepté le roi ou ses délégués directs, le grand prêtre ou les Stolistes, ne peuvent entrer au sanctuaire des Neter
Le personnel du culte journalier est donc fort réduit, il suffit d’un seul prêtre, aux jours de grande fête, le personnel se multipliait considérablement, ainsi qu’en témoignent les bas reliefs des processions dans les Temples. Mais ces jours là, même l’entrée du sanctuaire était réservée au roi seul.
La propreté matérielle et la pureté morale du prêtre sont indispensables pour la valeur du service sacré.
Des variantes indiquent que cette propreté est spécialement requise pour les mains et les pieds. La pureté"morale" est aussi sous entendu, car le terme Ouab s’applique à des purifications d’un genre tout moral (dans les textes de Brugsh, on parle de "purification par serment"
Les purifications du prêtre roi avaient une importance exceptionnelle, dans le culte divin, les ablutions ordinaires, ne suffisaient point ; elles n’étaient que le prélude d’un cérémonial compliqué, ayant pour but de donner à l’officiant un caractère divin. Le roi déclare en effet qu’il est "Hor" ; cette identification se justifie doublement ; d’une part le prêtre, du culte divin comme du culte des morts, joue le rôle qui incombe à Ousir vis-à-vis de son père et prend le nom d’Hor, d’autre part, le prêtre est ici le roi, c'est-à-dire le fils du soleil .
Or le roi, Hor à double titre, par son droit de naissance et par son rôle de prêtre, ne peut exécuter avec efficacité le service sacré que si la puissance divine qu’il possède est renouvelée de fraîche date.
La force divine qui permettait d’être un prêtre n’était pas inépuisable ! Aussi devait-on prendre vis-à-vis du roi des "précautions multiples" pour que sa divinité fût toujours en pleine activité. Avant chaque service sacré, le roi subissait, dans une partie spéciale du Temple, "la salle d’adoration"(per-douat) une consécration nouvelle qui débutait par des purifications,, récitant des formules. Les Temples à travers leurs tableaux montrent dans la "Per Douat" le roi se tenant debout entre Hor et Thot. Ceux-ci le purifient avec le contenu de deux vases vidés au dessus de sa tête, et l’eau qui coule est prise dans un bassin spécial contenant " l’eau divine"……..
Après cette purification, deux Ntr et deux déesses du Sud et du Nord posent sur la tête du roi, les couronnes de haute et basse Egypte. Puis le roi accompagné de deux Ntr monte vers le sanctuaire du Dieu"pour qu’il voit son père". Le Ntr le couronne puis exécute le long de la nuque et au dos de pharaon des passes magnétiques qui"donnent le fluide de vie à ces chairs" et la force divine. Aset ou Athor lui présentent ensuite le sein pour qu’il tête le lait divin.
Ces cérémonies achevées, la naissance divine du roi était comme renouvelée. Pharaon était confirmé dans sa dignité de prêtre roi, c'est-à-dire le "fils des Dieux".
Notre époque désacralise le rite, le dépouille à son extrême y perdant même de son essence, et il est bon de se rappeler le message de cette terre divine , de sa notion du rite et de la pureté!

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