mardi 29 septembre 2009

Regard sur le Sacré






Le sacré se manifeste dans une autre réalité que celle du monde profane et quotidien ce qui laisse penser que notre société peut fonctionner à travers deux situations existentielles, dépendant des positions que chacun peut prendre dans son sein, et plus largement dans le cosmos.
Notre monde moderne réfugié dans la matière que lui ouvre largement la société de consommation s’est organisé autour de la raison pure et d’un certain rationalisme confortable, évacuant de fait la dimension symbolique et sacrée de sa destinée. Pour lui, une seule dimension, dans un espace géographique et géométrique bien défini, homogène et neutre ; la notion d’absolu est évacuée face à la relativité de l’espace.
Pour celui qui prend conscience du sacré qui l’habite et l’entoure, parce qu’il s’est manifesté en lui, la perception de l’univers terrestre et cosmique change, la notion de l’espace s’ouvre, elle a une autre dimension, d’autres odeurs d’autres couleurs.. Soudain, il est vivant dans une perspective plus vaste où tout ce qui est aujourd’hui, sera en écho avec ce qui sera plus tard. Il y a continuité dans son être au-delà de tout ce qu’il peut imaginer.
C’est l’étape importante dans la vie d’un être qui devient conscient et qui réalise qu’il n’y a pas que la matière et le visible qui existent, mais que tout ce qui est autour, est une infime partie de ce qu’il est possible de voir et de sentir.
Cet homme là ne peut plus vivre comme avant, une rupture, une faille s’est installée dans laquelle il va devoir s’engouffrer . Bien sur il ne pourra pas vivre uniquement dans le sacré à moins de devenir Hermite ou moine, mais tout le monde n’est pas fait pour cette voie. Il va donc falloir faire coexister la part de sacré et de profane, sachant qu’il est facile de tomber dans le profane dans la vie qui nous entoure.
Or si le sacré se manifeste pour élever l’homme, la notion de profane le ramène à la matière, l'homme éveillé devra donc continuellement travailler à introduire, faire germer le sacré dans son profane avec minutie persévérance tenant sont terreau toujours humide au risque de le faire pourrir, conscient du chaos qui l’entoure, de son ego. Il devra réorienter son existence dans le monde à partir d’un point fixe qui est la conscience de son sacré. La vie quotidienne, tient le sacré à distance, les rites permettent de lutter contre cette érosion. Le jeu de notre quotidien est de réunir en un harmonieux équilibrage le profane et le sacré.
Toute démarche spirituelle est volatile, toute démarche religieuse est fixe. Le but est de réactiver ce qui est en nous et le symbole échappe à l’entendement rationnel pour s’adresser à notre connaissance subjective.
Rien ne se fait sans notre désir unique d’investir ce domaine.
Nous sommes la plupart du temps des êtres fractionnés qui distinguons profane et sacré car nous faisons une distinction entre ce que nous sommes et ce que nous voulons être. Quand nous sublimons cette frontière en nous même, nous supprimons notre chaos intérieur et pouvons ainsi rétablir notre unité, communiant en harmonie avec l’univers.
Dans ces instants précieux, profane et sacré n’existent plus, seul règne le grand 1.
Notre difficulté parvenus à cet état, est de le maintenir dans l’espace temps.
Ces notions de profane et de sacré ne sont que des limites, que nous créons pour pouvoir vivre sur cette terre , dans ce monde dans lequel nous sommes incarnés, où notre corps est assujetti à des énergies de basse fréquence, qui nous clouent dans la matière
Tout chemin réside dans
-La faculté d’adaptation
-L’acceptation du changement
Tel est, ou du moins doit être le chemin de celui qui voyage dans le sacré.
Il n’y a pas de domaine sacré ni profane. Tout élément peut entrer dans la sacralité. Le sacré est plus dans le regard du sujet que dans la nature de l’objet. Rétablir la sacralité du monde et lui redonner un sens est le travail du maçon, trouver le chemin vers le principe créateur est notre travail.
Notre profane est le réceptacle de notre sacré, notre véhicule est le symbole qui se met en mouvement dès que se manifeste l’éveil de notre intuition qui appartient au sacré. Quand au profane il requiert lui, l’éveil de notre intelligence et de nos connaissances. Alors seulement grâce à la conjonction de ces éléments, l’au-delà devient visible et règle nos existences.

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