L’homme jouit de sa conscience mais il souffre de son ignorance. Il ne peut appréhender l’origine de son existence autrement qu’au travers du processus de la génération. L’origine du monde, de l’univers lui semble cachée au fin fond de la matière, aussi hermétique qu’obscure. Mais il a observé qu’il est possible de bâtir une cathédrale à partir de la roche brute extraite de la terre et il se dit qu’il peut ériger un temple spirituel à partir de la matière chaotique de son coeur.
Ainsi le chaos fertilisé peut être fécondé et accoucher d’une œuvre. Cette entreprise demande du travail. Et comme la main a besoin de l’outil pour activer ses puissances, l’esprit à besoin d’instruments spirituels afin de travailler et de transformer sa nature chaotique. A défaut de l’expliquer objectivement, l’esprit peut alors orienter son existence, l’ordonner, tout en laissant humblement sa place à l’imprévu. L’équerre fait partie de ces instruments.
Comme tous symboles, elle véhicule un bouquet de principes. Elle est une porte qui nous fait passer du chaos à la lumineuse géométrie ; elle est le symbole de la discipline qui entretient la constance et la droiture de notre élan constructif dans l’édification de l’œuvre commune. Elle est une référence universelle Elle est ambivalence, tantôt l’axe intérieur, tantôt le cadre exotérique. Elle porte aussi en elle l’incommensurable.
L’équerre ordonne le chaos pour le rendre fertile. Elle le laboure afin de l’aérer. Elle le rend intelligible en le simplifiant. Finalement, n’appelons-nous pas « chaos » quelque chose dont la complexité nous dépasse ?
Il est temps pour moi de confronter la théorie à la pratique et de voir si la nature, notre nature tolère mon œuvre en la laissant s’élever sans s’écrouler.
Nous passons alors d’une feuille de papier à une pierre qui étend sa masse sur trois dimensions. Nous nous retrouvons dans l’atelier, le segment vertical de notre équerre. L’équerre sert à équarrir la pierre et à en tracer les axes qui filent dans la matière comme pour suggérer que c’est à l’intérieur de celle-ci que se cachent les formes en puissance.
Lors de cette étape de notre construction, lors de la taille, les polarités des dualités s’inversent. La matière inerte et vulgaire devient malléable, môle et consentante devant la transformation, et la nature des choses, habituellement si abstraite et impalpable, demande à être vue. Elle devient la seule matière immuable sur laquelle nous puissions réellement nous appuyer.
Lors de la taille, il faut constamment poser l équerre pour s’assurer de ne pas partir de biais. Ici, elle symbolise la discipline intérieure, l’aspect martial de notre exploration qui rappelle à l’ordre notre tendance à dévier pour nous ramener au combat. Elle assure que toutes les pierres taillées par des personnes différentes vont s’accorder entre elles.
Nous passons alors sur le chantier. Je sais que la pose de mes pierres va devoir s’adapter aux exigences de l’existant et que je vais devoir retoucher des choses. Nous sommes à l’extérieur, éclairés seulement par l’humble lumière de nos prédécesseurs qui nous montrent sans nous démontrer comment géométriser l’espace qui va accueillir notre œuvre. Une fois posées, nous jointoyons les pierres entre elles, comme pour sceller une fois pour toutes les équerres représentées par les joints creux entre les pierres et donner à l’ensemble l’aspect d’un seul et même bloc.
Ainsi le chaos fertilisé peut être fécondé et accoucher d’une œuvre. Cette entreprise demande du travail. Et comme la main a besoin de l’outil pour activer ses puissances, l’esprit à besoin d’instruments spirituels afin de travailler et de transformer sa nature chaotique. A défaut de l’expliquer objectivement, l’esprit peut alors orienter son existence, l’ordonner, tout en laissant humblement sa place à l’imprévu. L’équerre fait partie de ces instruments.
Comme tous symboles, elle véhicule un bouquet de principes. Elle est une porte qui nous fait passer du chaos à la lumineuse géométrie ; elle est le symbole de la discipline qui entretient la constance et la droiture de notre élan constructif dans l’édification de l’œuvre commune. Elle est une référence universelle Elle est ambivalence, tantôt l’axe intérieur, tantôt le cadre exotérique. Elle porte aussi en elle l’incommensurable.
L’équerre ordonne le chaos pour le rendre fertile. Elle le laboure afin de l’aérer. Elle le rend intelligible en le simplifiant. Finalement, n’appelons-nous pas « chaos » quelque chose dont la complexité nous dépasse ?
Il est temps pour moi de confronter la théorie à la pratique et de voir si la nature, notre nature tolère mon œuvre en la laissant s’élever sans s’écrouler.
Nous passons alors d’une feuille de papier à une pierre qui étend sa masse sur trois dimensions. Nous nous retrouvons dans l’atelier, le segment vertical de notre équerre. L’équerre sert à équarrir la pierre et à en tracer les axes qui filent dans la matière comme pour suggérer que c’est à l’intérieur de celle-ci que se cachent les formes en puissance.
Lors de cette étape de notre construction, lors de la taille, les polarités des dualités s’inversent. La matière inerte et vulgaire devient malléable, môle et consentante devant la transformation, et la nature des choses, habituellement si abstraite et impalpable, demande à être vue. Elle devient la seule matière immuable sur laquelle nous puissions réellement nous appuyer.
Lors de la taille, il faut constamment poser l équerre pour s’assurer de ne pas partir de biais. Ici, elle symbolise la discipline intérieure, l’aspect martial de notre exploration qui rappelle à l’ordre notre tendance à dévier pour nous ramener au combat. Elle assure que toutes les pierres taillées par des personnes différentes vont s’accorder entre elles.
Nous passons alors sur le chantier. Je sais que la pose de mes pierres va devoir s’adapter aux exigences de l’existant et que je vais devoir retoucher des choses. Nous sommes à l’extérieur, éclairés seulement par l’humble lumière de nos prédécesseurs qui nous montrent sans nous démontrer comment géométriser l’espace qui va accueillir notre œuvre. Une fois posées, nous jointoyons les pierres entre elles, comme pour sceller une fois pour toutes les équerres représentées par les joints creux entre les pierres et donner à l’ensemble l’aspect d’un seul et même bloc.
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