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Les oeuvres produites par le « scriptorium » de l'Abbaye de CITEAUX présente une originalité remarquable: trois styles décoratifs se succèdent durant le demi-siècle qui suit sa fondation.
Pour le premier style, le souci d'austérité voire de pauvreté se remarque d'emblée: on note l'abandon de l'or, mais aussi réduction de la palette des couleurs et des aplats.
Mais en dépit de ces contraintes, les enlumineurs vont compenser la solennité et le luxe interdits par un dessin dynamique et un sens aigu de l'observation.
De majestueux rinceaux de feuillage entourent, voir emprisonnent des êtres humains, ou encore des animaux réels ou imaginaires, évoquant aussi nos propres prisons imaginaires...
La sève des rinceaux est transmise au cadre même de la lettre ou encore aux extrémités des animaux qui se métamorphosent en branches ou en fleurs, pouvant ainsi traduire l'absence de séparation entre le concret et l'imaginaire de l'esprit médiéval.
Les enluminures montrent des scènes concrètes et imaginaires qui sont étrangement traitées sur le même plan, intermédiaires entre figuratif et décoratif.
La violence des guerriers est démentie par la fragilité de leur rempart longiligne.
L'aspect terrifiant des dragons est atténué par la délicatesse des couleurs dont ils se parent, l'absence de lignes brisées et les fleurs ou rinceaux de feuillage qu'ils crachent. Les êtres humains qui les combattent affichent des expressions plutôt absentes.
Le deuxième style de CITEAUX, qualifié de " byzantin", s'épanouit autour des années 1120. Quinze manuscrits subsistant peuvent lui être rattachés. La vie grouillante de la première époque est abandonnée au profit de compositions où les influences orientales sont nettes.
Les peintures font moins corps avec le texte tout en restant parfaitement intégrées à la mise en page.
Les aplats sont plus généreux que dans la période précédente mais évitent toujours l'or et l'emploi de fonds dorés alors pourtant très utilisés à Byzance, et fréquent chez les Bénédictins ainsi que dans les ateliers parisiens.
L'influence orientale s'expliquent par la circulation importante provoquée par la première croisade autour de la Méditerranée.
On trouve alors des portraits de saints et de personnages bibliques, des scènes de dédicaces et l'exclusion de représentations d'animaux. Les encadrements sont sur l'ensemble de la page, très structurés, et font alterner de courts segments colorés de teintes affrontées, l'effet est très décoratif.
Enfin, naît le troisième style de CITEAUX, dit "monochrome ", celui-ci tranche radicalement avec les styles précédents et reflète les conceptions Bernardines, issues directement du statut de l'ordre Cistercien daté de 1152 et qui prescrit l'usage de « lettres non peintes et d'une seule couleur ».
Cela produit une forme d'expression nouvelle, les lettres n'expriment plus qu'elles-mêmes, décorées d'entrelacs et d'arabesques blancs, camaieu ou de couleur ton sur ton. Elles rendent l'expression plus abstraite.
A partir du deuxième quart du 12e siècle, les réforme de Clairvaux se sont imposées progressivement dans l'ordre tout entier.
Mais, progressivement, à partir de la fin du 12e siècle, les enlumineurs réintroduisent les effets colorés dans les mots...les « habitudes » reviennent à la polychromie, puis à l'or, à la diversité et richesse des représentations des scènes, religieuses mais aussi de la chevalerie...
Alors, aujourd'hui on peut penser que l'austérité cistercienne a conduit à des excès, et que c'est le temps qui a permis le rétablissement d'un plus juste équilibre dans l'art de l'enluminure.
Quelle belle leçon pour nous Franc Maçon à la recherche, non pas du « temps perdu », mais d'un équilibre, d'un juste équilibre?
C'est une de nos ambitions, garder notre nature profonde et la rigueur dans notre recherche...
A travers l'enluminure Cistercienne nous pouvons trouver cette belle diversité qui caractérise la nature humaine, ses aspects si riches et divers des supports que la vie peut nous offrir et en l'occurrence l'art.
Les oeuvres produites par le « scriptorium » de l'Abbaye de CITEAUX présente une originalité remarquable: trois styles décoratifs se succèdent durant le demi-siècle qui suit sa fondation.
Pour le premier style, le souci d'austérité voire de pauvreté se remarque d'emblée: on note l'abandon de l'or, mais aussi réduction de la palette des couleurs et des aplats.
Mais en dépit de ces contraintes, les enlumineurs vont compenser la solennité et le luxe interdits par un dessin dynamique et un sens aigu de l'observation.
De majestueux rinceaux de feuillage entourent, voir emprisonnent des êtres humains, ou encore des animaux réels ou imaginaires, évoquant aussi nos propres prisons imaginaires...
La sève des rinceaux est transmise au cadre même de la lettre ou encore aux extrémités des animaux qui se métamorphosent en branches ou en fleurs, pouvant ainsi traduire l'absence de séparation entre le concret et l'imaginaire de l'esprit médiéval.
Les enluminures montrent des scènes concrètes et imaginaires qui sont étrangement traitées sur le même plan, intermédiaires entre figuratif et décoratif.
La violence des guerriers est démentie par la fragilité de leur rempart longiligne.
L'aspect terrifiant des dragons est atténué par la délicatesse des couleurs dont ils se parent, l'absence de lignes brisées et les fleurs ou rinceaux de feuillage qu'ils crachent. Les êtres humains qui les combattent affichent des expressions plutôt absentes.
Le deuxième style de CITEAUX, qualifié de " byzantin", s'épanouit autour des années 1120. Quinze manuscrits subsistant peuvent lui être rattachés. La vie grouillante de la première époque est abandonnée au profit de compositions où les influences orientales sont nettes.
Les peintures font moins corps avec le texte tout en restant parfaitement intégrées à la mise en page.
Les aplats sont plus généreux que dans la période précédente mais évitent toujours l'or et l'emploi de fonds dorés alors pourtant très utilisés à Byzance, et fréquent chez les Bénédictins ainsi que dans les ateliers parisiens.
L'influence orientale s'expliquent par la circulation importante provoquée par la première croisade autour de la Méditerranée.
On trouve alors des portraits de saints et de personnages bibliques, des scènes de dédicaces et l'exclusion de représentations d'animaux. Les encadrements sont sur l'ensemble de la page, très structurés, et font alterner de courts segments colorés de teintes affrontées, l'effet est très décoratif.
Enfin, naît le troisième style de CITEAUX, dit "monochrome ", celui-ci tranche radicalement avec les styles précédents et reflète les conceptions Bernardines, issues directement du statut de l'ordre Cistercien daté de 1152 et qui prescrit l'usage de « lettres non peintes et d'une seule couleur ».
Cela produit une forme d'expression nouvelle, les lettres n'expriment plus qu'elles-mêmes, décorées d'entrelacs et d'arabesques blancs, camaieu ou de couleur ton sur ton. Elles rendent l'expression plus abstraite.
A partir du deuxième quart du 12e siècle, les réforme de Clairvaux se sont imposées progressivement dans l'ordre tout entier.
Mais, progressivement, à partir de la fin du 12e siècle, les enlumineurs réintroduisent les effets colorés dans les mots...les « habitudes » reviennent à la polychromie, puis à l'or, à la diversité et richesse des représentations des scènes, religieuses mais aussi de la chevalerie...
Alors, aujourd'hui on peut penser que l'austérité cistercienne a conduit à des excès, et que c'est le temps qui a permis le rétablissement d'un plus juste équilibre dans l'art de l'enluminure.
Quelle belle leçon pour nous Franc Maçon à la recherche, non pas du « temps perdu », mais d'un équilibre, d'un juste équilibre?
C'est une de nos ambitions, garder notre nature profonde et la rigueur dans notre recherche...
A travers l'enluminure Cistercienne nous pouvons trouver cette belle diversité qui caractérise la nature humaine, ses aspects si riches et divers des supports que la vie peut nous offrir et en l'occurrence l'art.
Cette recherche, qui exige tant de rigueur et tant de choix, nous met en garde sur les dangers de l'excès...
Aussi, gardons vigilance et persévérance, c'est l'expérience qui nous fait grandir.
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