dimanche 14 mars 2010

De l'Art Martial à l'Initiation 2ème partie : le Ki

Un autre aspect fondamental de la formation spirituelle du guerrier est sa capacité de deviner l’habileté d’un adversaire et donc la présence d’un danger, ainsi que la capacité de choisir une stratégie appropriée et le bon moment pour frapper. Elles reposent sur le développement du ki : centre d’énergie qui permet de supporter la douleur et la souffrance et de renforcer sa volonté pour atteindre les limites de l’humain.
Il me parait important de s’arrêter sur cette notion de ki, qui pour moi est l’énergie divine qui nous anime tous, et que nous recherchons par l’élévation de notre conscience.

Le ki ou souffle d’énergie englobe tout l’univers et relie les êtres entre eux. Dans un organisme vivant il circule à l’intérieur du corps par des méridiens qui se recoupent tous dans le centre des énergies appelé champ du cinabre.

Le sinogramme qui désigne le ki illustre à la fois le caractère matériel et immatériel du concept. Ce sinogramme représente dans sa partie inférieure gauche un grain de céréale qui éclate sous l’effet de la cuisson. Ce faisant, il produit sur sa partie supérieure droite un dégagement de vapeur qui s’élève.
Le sinogramme décrit donc le ki comme étant à la fois immatériel et éthéré par la vapeur et dense et matériel par le grain. Il signifie également que le ki est une substance subtile dérivée d’une substance grossière.
Cette même énergie qui permettra à l’alchimiste de voir l’esprit agité de la matière s’envoler et se dissiper pour laisser la place au subtil de la lumière, au subtil de la matière épurée après l’éclatement de la matière brute.
Tout pratiquant d’arts martiaux se présente à la porte du temple (dojo,) en matière brute pour se voir rectifié par la pratique et les enseignements du Senseï, le Maître.
La recherche puis la connaissance du ki sont significatives de la démarche intérieure du pratiquant. Ce que celui-ci recherche c’est l’efficacité optimum de sa technique et non une démonstration puérile de sa force par une technique grossièrement efficace par sa répétition assommante.
Dans les arts martiaux japonais lorsqu’un coup est porté (atémi) c’est le ki du frappeur qui est transmis au ki de l’adversaire et provoque la blessure, il est plus important de frapper un point vital sans chercher à frapper avec une force physique importante.
Le cri  Kiaï est une manière d’extérioriser le ki. La concentration du ki dans le seika tanden (centre de l’énergie vitale de la force) est un des éléments fondamentaux dans le Budo : Les hanches sont la liaison entre le haut et bas du corps. D’un point de vue symbolique le seika tanden réalise la jonction entre le ciel et la terre notion que l’on peut traduire par unification entre l’intention (le ciel, la pensée) et l’énergie (la terre).
Tous les mouvements en karaté sont initiés en premier lieu par une impulsion des hanches. Par cette impulsion reliant le haut et le bas nous pouvons utiliser cette énergie primordiale qu’est le ki afin d’exécuter la technique juste. Lorsque cette impulsion est effectuée avec justesse il est étonnant d’en apprécier la puissance et surtout le plaisir d’exécuter un mouvement d’une particulière beauté car fluide et proportionné entre le haut et le bas.
Un mouvement exécuté uniquement par la force du membre, peut être esthétique mais d’une puissance limitée , alors qu’une technique exécutée par toute l’énergie du pratiquant, partant de la terre par les membres inférieurs et accéléré par les hanches, agissant comme un levier qui démultipliera l’intention aura pour conséquence, d’unir les forces du ciel et de la terre en un seul point, une seule extrémité que ce soit le poing, le pied, le genoux…

Ainsi par la recherche de l’efficacité de sa technique la pratiquant comme le franc-maçon joindra avec plus ou moins de facilité, les énergies provenant de la matière et du subtil, par la rectification permanente de son être intérieur.
 
Publié par : Patrick

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