mardi 12 janvier 2010

Regard sur les Cathares



Pour les Cathares, la vie sur terre était l’Enfer, et puisque l’incarnation est souffrance, il était inutile d’y appeler d’autres âmes. Le mariage n’était donc pas coutume chez les "Parfaits" et si l’église a eu besoin d’un concile pour décider si la femme avait une âme, sachons que les bonshommes affirmèrent sa valeur spirituelle, comme eux elle était habitée par l’esprit, était parfaite et pouvait donner le consolamentum..
Pour le cathare, le salut ne se situe point sur terre et Satan n’existe que par l’illusion qu’on donne à son existence, il est "celui qui est et qui n’est pas" et ne se situe que par sa négation sous le double visage de Lucifer Satan. Lucifer principe spirituel déchu qui refuse de s’incarner. Satan son ombre qui refuse de se spiritualiser. Double? non Discordance d’où nait la transcendance, seule porte de sortie de l’homme.
Comment devenait-on parfait ?
Le rite le plus connu est le Consolamentum que tout bonhomme désirait recevoir avant de mourir, car il libère en lui l’étincelle divine. Mais il était si grave de conséquences, il constituait un tel renoncement à toute attache matérielle qu’on ne l’administrait qu’avec d’infinies précaution où à ceux qui étaient aux portes de la mort. C’était un rite de non retour.
La cérémonie avait lieu dans la demeure d’un Frère, parmi d’autres croyants et parfaits dont le plus agé menait le rituel. Sur une table, couverte d’une nappe blanche, le livre sacré (Nouveau testament). L’assemblée accomplissait le servitium qui était une confession générale et rappelait la nécessité de n’avoir aucune pitié pour la chair née de la corruption, mais d’avoir pitié de l’esprit tenu en prison. Tous se lavaient les mains et le postulant prenait son engagement "de ne jamais trahir par crainte de l’eau du feu ou de toute autre mort.."
L’ancien prenait alors le livre sacré, le plaçait sur la tête du récipiendaire et les autres parfaits étendaient sur lui leur main droite. Puis ils lui donnaient le baiser de paix et lui remettaient un vêtement noir.
Le rituel se terminait sur le prologue de Jean : "Au commencement était le verbe…"
Désormais le nouveau Parfait devait mener une vie d’ascète. Le rite l’avait soudé au divin dans les champs illimités de la conscience universelle.
Le chemin passait par le "connais toi toi-même", c’était une première libération, avec évacuation de l’excédent de bagages que sont les théories et concepts mentaux, puis venait le retour à l’essence, on n’existe plus, ON EST.

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