jeudi 27 août 2009

Le Travail










Qu’est ce que le travail ?

Qu’est ce que signifie travailler ?

A cette question d’enfant l’adulte étonné de son ignorance va essayer de donner une définition. Il dira peut-être : "c’est gagner de l’argent pour vivre". Ou bien pour celui qui a poussé plus avant le concept de travailler pour vivre, il expliquera avec tout le rationalisme possible, que travailler c’est se mettre à l’abri du besoin pour réaliser des activités épanouissantes durant son temps libre.
Curieux champ lexical que celui du travail. Il y a un monde du travail, qui serait un espace à part, avec ses règles, ses codes, le plus souvent implicites, véritable laboratoire de la psychologie humaine. Le temps que nous passons au travail est différencié du temps libre. Comme si notre liberté se soumettait, se sacrifiait sur l’autel du travail.
Qui aujourd’hui à la chance d’affirmer qu’il est heureux dans son travail ? Qu’il s’y épanouie. Qui peut dire qu’il ne subit pas son travail, qu’il n’entrevoie pas la contestation comme le seul moyen de salut ?
Je crois que ce mal être qui semble entourer le travailleur provient d’une atrophie progressive de la spiritualité humaine. Elle a mené la société actuelle à redéfinir les concepts primordiaux dans un unique but. Celui du profit immédiat et de la satisfaction de ses plus bas besoins. Le travail n’y fait pas exception car c’est en vérité le levier qui permet à l’homme de transformer la Nature.
Pourtant l’ombre la plus profonde est le moyen le plus sûr d’appeler la lumière la plus éclatante. Dans mon parcours personnel, c’est en Franc-Maçonnerie que j’ai réappris la valeur et la nature du travail. Je ne chercherai pas à donner ma définition du travail, qui ne serait q’une affirmation fixe et figée, mais à travers mon expérience, à faire le tour d’une idée afin d’en saisir l’axe directeur. Les affirmations qui suivent n’engagent que moi. Je ne cherche ni à convaincre, ni à provoquer inutilement.

Pour moi travailler, c’est d’abord lutter. Se battre contre les forces léthargiques qui cherchent à engluer l’existence sous les mirages de la fatalité, du déterminisme et de la passivité.
Travailler, c’est se révolter. Pas contre des institutions, ni contre une société qui jonche d’embûches le chemin du sincère chercheur de vérité, mais contre Soi-Même et contre le constat de son impuissance. Travailler c’est prendre conscience de sa liberté et se donner les moyens de l’exprimer en tant qu’homme debout et vivant.
Travailler c’est aussi avoir la Foi. C’est ressentir le monde. Prendre conscience à travers les beautés infinies de la Nature qu’il existe une harmonie universelle au-delà de son propre horizon. C’est faire confiance en l’univers et en ce qu’il complote pour nous. C’est accepter l’évidence que;" tout ce qui est en haut est en bas pour le miracle d’une seule chose".
Travailler c’est ressentir les forces vitales de la Nature. Comprendre que chaque cause, même la plus imperceptible, engendre sa conséquence. Que l’on ne reçoit qu’en fonction de se que l’on donne et qu’une seule goutte d’eau ne fera jamais déborder un vase vide. Travailler c’est apprendre à devenir le réceptacle du divin, à faire le vide. C’est accepter d’abandonner notre être personnel pour découvrir au plus profond de nous et de nos noirceurs notre être impersonnel. Notre lien avec tous ce qui a été, est et sera.
Travailler c’est apprendre à reconnaître ses fautes et ses erreurs. C’est comprendre que chaque évènement de notre vie est une source d’apprentissage, un miroir qui reflète une image de nous que nous ne voulons pas voir. Alors nous rejetons nos fautes sur les autres, nous accusons la terre entière. Nous nous trouvons des excuses et nous nous complaisons dans la mauvaise foi. Pourtant, heureux celui qui a osé regardé à travers ce miroir impitoyable qu’est le monde. Celui-là prend peut à peut conscience de lui-même et travaillera à transformer ses comportements, sa manière de penser, de vivre, afin de les accorder à sa véritable nature.

Un des enseignements de la sentence : "homme, connaît-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux" est de bien se rendre compte que nous sommes nos propres bourreaux et les seuls responsables de nos malheurs. Qu’il ne sert à rien de rejeter nos fautes sur les autres et que la seule dynamique vitale est de l’intérieur vers l’extérieur. De soi vers le monde. En se sens je prône l’égoïsme. Que les gens s’occupent d’abord d’eux et de leur spiritualité au lieu de s’intéresser à ce que vont penser les autres. Le monde actuel qui semble s’écrouler sur lui-même est simplement la conséquence d’une pensée qui s’est insidieusement répandues à travers les peuples : que la solution à chaque problème se trouve à l’extérieur de nous-même. Que cet extérieur se nomme religion, syndicalisme, science ou tout autre dogme. Ce mode de pensée entraîne irrémédiablement vers l’effondrement. Seul l’ésotérisme, le travail sur soi-même permet d’inverser se mouvement pour rentrer en expansion, car l’effort en ce sens n’est jamais vain.
Travailler c’est également parler un langage particulier, la symbolique. Ce langage privilégié s’exprime au-delà des mots par le symbole. Je ne détaillerai pas ici se thème inépuisable. Je dirai simplement que le symbole nous enseigne à ne pas rester à la surface des choses. Il nous apprend à voir au-delà des apparences. Par les liens qui unissent les symboles entre eux, ils nous permettent d’entrevoir les mailles du" filet de Thot". Peu à peu nous prenons conscience que tout est lié, que rien n’est jamais tout blanc ou tout noir et surtout jamais gris. Mais qu’au contraire tout est à la fois blanc et noir. Que ce que nous appelons bien simplement "le bien et le mal" ne sont que deux aspects d’une même dynamique. Et par la puissance de l’image, de l’évocation, le symbole nous permet d’entrevoir l’ombre et la lumière dont elle est né.
Travailler c’est un état de conscience. C’est celui du rêveur qui malgré son regard vide essaye de comprendre le mystère de la vie et du sens de l’existence. C’est celui qui écoute le vent dans les arbres et qui essaie de ressentir en lui-même chaque bruissement de feuille. C’est celui de l’excentrique qui dialogue avec les fleurs et les papillons. C’est le mien lorsque je prends Her-Bak dans mes mains et que j’essaie d’assimiler les mystères de l’Egypte. C’est finalement celui de pharaon lorsqu’au matin il prend dans ses bras la statue du Neter.

Travailler c’est aimer. Aimer vivre sa vie, aimer sa liberté et se battre farouchement contre soi-même pour la préserver. Aimer sa compagne et reconnaître en elle une partie de soi dont l’existence ne se révèle qu’à celui qui à des oreilles pour entendre, des yeux pour voir et une âme pour comprendre.

Travailler c’est aimer l’Homme, au point de sacrifier son égo afin de l’élever un peu plus vers la Lumière.
Publié par Julien

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