mercredi 3 septembre 2008

De BERNARD de CLAIRVAUX à SAINT- BERNARD






Né en 1090, à Fontaine-les-Dijon, Bernard est le fils du seigneur de Fontaine, Tescelin, et d'Aleth de Montbard, nobles de condition moyenne, mais apparentés à des seigneurs puissants et influents.
Tescelin et Aleth ont sept enfants, six garçons et une fille, ses frères se destinent à être chevaliers, Bernard est le seul (à cause de sa santé fragile) à être confié aux chanoines de la collégiale Saint-Vorle à Châtillon-sur-Seine.

C'est là qu'il y découvre la Bible, les Pères de l' Église, la théologie...et très vite, il développe une intelligence exceptionnelle.
A vingt deux ans, en 1112, il entre en noviciat au « Novum Monasterum » qui deviendra plus tard l'Ordre Cistercien.
C'est à vingt cinq ans, que Bernard de Fontaine devient le père de l'abbaye de CLAIRVAUX.

Bernard est un être hors du commun, un de ces hommes sur lesquels on écrit avec animosité ou admiration, mais toujours avec passion.
C'est un homme devant lequel il faut prendre parti, le contraire d'un médiocre.
Il est fabuleusement doué, et ne fait rien d'ordinaire. Il excelle dans les domaines les plus divers, et même opposés.
Ses biographes parleront de son dynamisme voire même, de son magnétisme, de ses côtés virils et maternels à la fois et aussi de « son intelligence qui est avide, rapide, apte à saisir partout des germes de culture, qu'il fait grandir ensuite à sa manière... »

Bernard est l'homme de la Bible, il est exégète mais d'une façon qui lui est propre.
Il fait très souvent référence aux quatre Évangiles en particulier celui de Saint Paul, mais aussi aux Psaumes, et enfin aux Cantiques des Cantiques.
L'un de ses thèmes de prédilection est la concorde des deux Testaments, montrer le passage des figures à la vérité, des prophéties aux réalisations, de l'ombre à la lumière.
Bernard est un poète, pour lui son rôle dans l'Église est de s'approprier les mots de DIEU, pour les redire ensuite en toute spontanéité, et s'en servir en toute liberté.
C'est pourquoi ses procédés d'expression biblique sont variés: tantôt il épuise toutes les significations d'un mot, ou bien il en commente l'étymologie, tantôt il groupe autour d'un mot clé, qui devient un thème majeur, il sert alors d'autres expressions qui l'expliquent et le mettent en relief, ou encore il change une lettre ou une syllabe, par exemple il va remplacer CLARITAS par CARITAS, ou bien il passe d'un mot semblable à un autre...Il peut insérer une phrase biblique dans une autre, il modifie une citation juste assez pour qu'on puisse la reconnaître. Tout est calculé avec art: rien n'est arbitraire.
Au delà d'un « jeu » avec des mots, des phrases, des sens, on entre dans un « psychisme biblique »: un mot, un son, appelle de loin, éveille dans la mémoire la phrase qu'on verra citée bientôt dans le contexte.
Bernard a une logique biblique, jointe à une rhétorique et à une poésie bibliques.
Mais pourquoi avait il ce besoin de « parler Bible »?
Dans la culture monastique du Moyen Age, le contact avec l' Écriture c'est un contact avec le Christ. Ce « jeu biblique » fait qu'on ne se place pas en dehors ou au dessus de l' Écriture, on se situe à l'intérieur d'elle-même.
Bernard est traditionnel, patristique, pleinement médiéval. En même temps, il est déjà moderne et même de tous les temps, il satisfait ce qu'il y a en l'homme, en nous, de plus universel: le besoin de s'élever au-dessus de lui-même, de nous-même pour communier avec une beauté qui nous dépasse.

L'exception qui caractérise Bernard de Clairvaux fait que très vite, sa renommée s'étend dans toute l'Europe,
Sous son abbatiat, la filiation de Clairvaux connaît un développement considérable, les abbayes appartenant à la lignée « claravalienne » seront au nombre de cent soixante- dix lors de sa mort en 1153.
Elles sont réparties dans toute l'Europe occidentale: en Irlande, Angleterre, Suède, Allemagne, Italie du Sud, Sardaigne, Espagne et Portugal.

En 1174, soit 21 ans après sa mort, la bulle de sa canonisation est promulguée, Bernard de Clairvaux devient Saint Bernard.

C'est à travers l'immense richesse du personnage de Bernard de Clairvaux, qu'en tant que franc-maçon nous pouvons « effleurer » l'importance des textes sacrés dans la recherche ésotérique que nous prônons et cherchons avec foi et ferveur.
Lire, mettre en oeuvre, vivre les textes sacrés, c'est notre recherche.
Cette démarche, Saint Bernard nous montre qu'elle ne constitue que les infimes prémisses de notre chemin d'évolution, notre objectif sera d'aller au plus profond de nous même, de les intégrer, pour (re)trouver en nous cette résonance qui seulement permet de continuer le chemin, et cela même si nous ne cherchons pas à être canonisé!

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