Notre monde souffre de trop d’actions désordonnées et de rêves qui grandissent mal, parce qu’ils sont confiés à de piètres éducateurs et à des maîtres corrompus. La raison est que l’homme s’intéresse d’avantage aux progrès de la science qu’à ceux de sa conscience et que la rime s’est perdue entre éthique et esthétique. L’humanité se meurt de trop de passions inexprimées, d’un trop grand éloignement avec les merveilles d’antan dites primitives. Si la civilisation nous fait oublier les heures de silence, les bouffées d’aube, les secrètes offrandes et la gratuité du geste fraternel, quel sens peut elle avoir, quelle valeur, quelle pérennité ?
Nos actions sont impatientes de résultats, avides de combats, mues par une vitalité instinctive et une extériorité souvent impétueuse. Elles peuvent tuer ou sublimer, être asservies à l’orgueil ou bien devenir instrument de dignité et accomplissement d’hommes libres. Elles sont un curieux hybride entre l’ange et le monstre. Les paradoxes s’y côtoient dans une déroutante promiscuité et la bonne conscience remplace la plénitude de l’engagement.
La vie n’a de sens que si elle est vécue comme une ballade poétique, une chorégraphie sacrée, une danse..C’est d’abord l’offrande d’une harmonie entre le geste et la musique, entre l’élan du dehors et celui du dedans, entre l’élégance désirée et la beauté cachée. Notre esprit se meut confusément dans la conscience d’un perpétuel sursis, notre âme à l’éternité pour mesure. Tel est le tiraillement que nous ressentons jusqu’à la nausée : nous savons que nous sommes amenés à disparaître, mais nous savons aussi que quelque chose de nous est appelé à durer. Cette énigme est ancrée dans nos cœurs et nous n’avons de cesse de chercher une direction, un sens.
C’est le chemin d’intériorité qui nous ouvre les perspectives les plus vastes, car le monde est en lui, et l’enfer, et le ciel……….
Le vagabond est là en nous, présence devinée dans le silence de l’aube, on le distingue à peine, le brouillard le décore et on voit nos vides à travers. Nous sommes sur le chemin bien plus pitoyables qu’un aveugle. Derrière les haillons de brume nous pressentons la somptueuse parure du soleil, la profusion de lumière, mais cette lumière éclatante se dérobe aux yeux de ceux qui ont perdu l’humilité et la foi du vagabond. Vivre est à la portée de chacun, voyager en nous est plus difficile, cela nous demande l’abandon de nos "fixités".
Qu’est ce que l’existence, c’est une tentative presque désespérée, d’équilibrer ces deux polarités que sont le fixe et le volatil ; nous équilibrons cette balance entre les idées reçue de notre culture et celles que nous aurons tirés d’un autre substrat, d’un autre limon sans nous laisser piéger dans l’un ou dans l’autre.
Toute naissance est une mort puisque c’est une chute dans la matière, et toute mort est une naissance car c‘est un retour à l’esprit. En Egypte Ancienne le même mot : mouth traduisait la mère et la mort.
La spiritualité est la mise en évidence des choses opérantes qui sont à l’intérieur de nous ! Il y a en nous des choses restrictives, involutives. Un rite initiatique est destiné à l’expression de nos potentialités, de ce qui est caché en nous.
samedi 26 juillet 2008
le Regard d'un Vagabond sur le Chemin de la vie
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