dimanche 11 mai 2008

Quand le Sculpteur Joue avec le Vide et le Plein....



La sculpture n’est pas une construction, mais un élagage. Le sculpteur joue avec le vide et le plein, la pierre brute et la grâce, l’ombre et la lumière, et rien d’autre ; il n’ajoute pas, il enlève. Il ne crée rien, il révèle.
L’homme face à son destin est tout semblable : il prétend construire, ajouter sa pierre à l’édifice, et c’est beaucoup plus tard, qu’il comprend que ses projets sont vains, et que la seule ambition tenable est celle de la mer, du vent, et des faiseurs de rêve, ces sculpteurs d’eau, d’air et de songes. Arracher son destin à tout cet éboulement de trucs et de tocs, le dégager de sa gangue sociale, en alléger les contours, gratter les couches superficielles, et polir, polir, polir patiemment, avec toute la lenteur nécessaire à la maturation : voilà bien à quoi il faut s’efforcer.
La preuve de l’homme réside dans l’épreuve ; et la première épreuve est un dépouillement radical, lequel n’est pas état d’âme livré aux aléas du dehors, mais ascèse soumise à la maîtrise du dedans.

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