mardi 22 avril 2008

Le Jeu d'Echecs, un Jeu Initiatique



Né en Inde vers le VI ème siècle de notre ère, le jeu d’échecs pénétra en Europe Occidentale dans le courant du XIème siècle. Cette pénétration se fit à la fois par l’Europe Méridionale et l’Europe Septentrionale, car le jeu avait suivi les voies de la conquête et du commerce arabe.
Jeu complexe, les échecs ne dépassent, pas les limites de l’aristocratie. La littérature montre que savoir jouer aux échecs est un des éléments essentiels de l’éducation du jeune chevalier, au même titre que le maniement des armes ou les connaissances cynégétiques. C’est sans doute au Franciscain Jean de Galles originaire du couvent de Worcester, qui a enseigné la théologie à Oxford et Paris que l’on doit la première allégorie échiquéenne. L’auteur voit dans les cases blanches et noires de l’échiquier le symbole de la vie et de la mort. Puis vint le Dominicain Jacques de Cessoles XIII ème siècle pour qui les 64 cases n’étaient que l’allégorie de la Cité, l’espace où prend place le jeu de la vie. C’est en ce sens qu’il rédige le "liber de Moribus Hominum Vel Officiis Nobilim ..". Pour lui, la partie d’Echecs est cette parenthèse où s’inscrit l’Existence.
L’échiquier préfigure de la cité de Dieu. Pour hâter cette mutation, les différents états doivent mettrent en œuvre les vertus et fuir les vices. La description de la société repose sur les échecs. Pièces, nobles et population y sont passées au crible, avec les vertus qu’elles requièrent et les vices qu’elles doivent éviter. Même leur mouvements, font l’objet d’interprétations.
Le jeu d’échecs devient un jeu hermétique et herméneutique. Un jeu Initiatique où le jeu représente la société, la vie et où la société se réduit dans le jeu. L’un renvoie à l’autre réciproquement dans un dialogue sans fin.



"Il y a plus d’aventures sur les soixante quatre case que sur toutes les mers du monde."
Pierre Marc Orlan

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