lundi 29 décembre 2008

NEITH, Mère du Soleil



Le Monde de l’Egypte Antique est complexe, il établit un système de correspondance permanant entre le ciel et la terre, entre le Haut et le Bas, le divin et l’humain.
Dans ce labyrinthe sacré, on rencontre autant de principes masculins que féminins ; Dieux à polarités multiples, icones inversées dans le miroir d’un devenir permanant.
Neith de Saïs illustre toute la richesse de la divine féminité. Dans son sanctuaire sacré de Saïs, l’approche divine se pratiquait sur un mode très particulier qui mettait en jeu le Tir à l’Arc et le Tissage, une ascèse de croisements et de rythmes maitrisés, une spiritualité basée sur l’accomplissement parfait des gestes efficaces, sur la respiration juste, la respiration des Chemsous.
En Egypte ancienne on ne croit pas en Dieu, on l’expérimente en fonction de son degré d’avancement spirituel et de la force de son désir d’être autrement.
Neith, féminité spirituelle, mère du Soleil à la pointe du jour, divine Tisserande dont la navette blasonne la poitrine du cobra royal,
Neith la démiurge qui provoque la vibration primordiale de la vie dans le Noun, sous la forme d’un poisson d’or fin,
Neith la guerrière tirant ses flèches comme autant de rayons solaires au centre d’une cible qui n’est autre que notre cœur pensant et conscient,
Neith porte en elle la rigueur des rites, la beauté des mythes et la toute puissance des netjerous.

Tout les grands initiés de l’Egypte pharaonique séjournèrent en son Temple, afin de s’initier aux arcanes de la matière humaine et de l’essence divine, Pythagore et Platon apprirent chez elle à aspirer le souffle divin, revenus dans leur patrie, ils feront d‘elle Athéna qui veille à la sacralité des téménos et à la pureté des rites initiatiques.
Sur le Temple de Saïs était écrit :
"Je suis ce qui est, ce qui sera, ce qui a été
Nul mortel n’a soulevé le triple voile qui me recouvre.
Le fruit que j’ai enfanté est le soleil
."
Saïs capitale du Vème nomme de la basse égypte, dont le nom hyéroglyphique est Dep, ville sainte, avait comme mission la protection des couronnes royales, comme à Abydos, on y pratiquait les grandes panégyries d'Osiris.
Neith est l’androgyne primordial, en elle se concentre, la semence humaine et divine.
A Saïs on l’appelait "Père des Pères et Mère des Mères" sa navette est inspire et expire.
Vierge guerrière ses attributs sont les flèches croisées et le Bouclier ; le tir à l’arc est l’art martial sous l’égide de Seth et Horus, auquel venait s’exercer en son Temple de Saïs, la fraternité chemsou, bien qu’elle ne pratiquât que le corps à corps en combat !
Neith associée à la légende Osirienne tisse ses bandelettes destinées à la momification, filets servant à capter ce qui est abstrait en fixant l’esprit.

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