lundi 20 septembre 2010

De la Littérature Alchimique...


En associant des images évoquant des fonctions essentielles de la Nature, l’Egypte pharaonique a permis la transmission de la tradition primordiale. Le tour de force de la littérature alchimique est de réaliser la même chose en utilisant des mots, qui contrairement aux images, fixent l’idée et amènent indubitablement vers la sclérose de la pensée. Pour contourner ce problème incompatible avec la transmission de la tradition initiatique, les alchimistes ont transformé les mots en symbole et leurs termes ne sont rien de moins que la traduction d’une force naturelle en action. Alors oui la littérature alchimique est obscure, incompréhensible. Mais heureusement, car elle possède cette même force que les comptines ou que les contes, elle raconte la genèse du monde à travers ce que l’homme a de plus précieux, son imagination.  Au lecteur ensuite d’en extraire la quintessence. Comme dans cet extrait du " signatura rerum  "de Jacob Boehme ": Ainsi quand le Mercure prononcé dans le Soufre de Saturne abandonne sa propriété en Vénus, le Verbe fiat le transmue, selon le désir de la liberté. Le cadavre se relève avec un corps nouveau d’une belle couleur blanche, mais qu’on ne peut pas bien reconnaître parce qu’elle est voilée ; la matière met longtemps à se résoudre et lorsqu’elle redevenue désireuse, le soleil s’y lève, selon le Verbe fiat, dans le centre de Saturne, avec Jupiter et Vénus et les sept formes ; c’est une création nouvelle, solaire, blanche et rouge, majestueuse, lumineuse, ignée"
Publié par Julien

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